Un samedi dans le Hall H (7/7) : Marvel Studio, peu loquace mais beaucoup de Loki

Un samedi dans le Hall H (7/7) : Marvel Studio, peu loquace mais beaucoup de Loki

Marvel Studios est sans doute le panel le plus attendu de la journée, semblant réunir une grande partie du public présent. Mais dans une journée allant crescendo dans le spectaculaire, il avait la lourde responsabilité de garder la barre haute (ndr : même s’ils coproduisent évidemment X-Men). Le studio tenu par Kevin Feige a encore une fois démontré sa maestria à satisfaire la soif des fanboys, même insomniaques, en 60 minutes chrono. Tout le monde a vu l’introduction de Tom Hiddleston, alias Loki (voir ci après), mais il ne faut pas oublier que cette diversion nous a évité le panel avec le réalisateur de Thor 2, Alan Taylor, qui était absent.

De quoi accréditer les rumeurs de post-production houleuse et d’un réalisateur qui aurait été tenu à l’écart par le studio. Néanmoins, les extraits qui ont été montrés restaient d’assez bonne facture, avec une insistance sur le retour de Jane (Natalie Portman), et un clin d’œil aux Avengers avec Jane qui gifle Loki « pour New York ». Mais la destruction de Londres, après celle imaginée pour Star Trek Into Darkness, semble promettre de bons moments popcorn, même si on semble moins passer de temps sur Asgard cette fois-ci (ce qui était ma partie préférée du film de Kenneth Branagh). La séquence où Thor anéantit un géant de pierre avec poigne a conquis la salle, mais les enjeux semblent plus porter The Dark World vers un film d’aventures, en perdant de la gravité shakespearienne des intrigues d’Asgard.

Je n’ai pu physiquement assister au panel sur Captain America : The Winter Soldier. Mais j’ai pu voir les extraits montrés, à la tonalité très axée sur l’action et le spectaculaire plus que sur le devenir du personnage de  Captain America en transfuge des années 1940. La scène a un peu évoqué la destruction du QG de Tony Stark dans Iron Man 3, montrée en détail en 2012. Ici, le moment de bravoure montre Captain America dans un ascenseur, en train d’essayer de neutraliser un groupe d’assaillants armés de menottes magnétiques. L’action est clairement lisible, le corps-à-corps et l’espace clos sont tous bien rendus, preuve que les Russo ont du potentiel comme réalisateurs d’action. Le panel, dont on retiendra un Anthony Mackie survolté d’être casté dans le rôle du Falcon, est ci-dessous :

Mais la pièce de résistance, en tout cas la plus intrigante, est celle consacrée à Guardians of The Galaxy. Le cast a apparemment été amené dans le plus grand secret à San Diego, et les extraits montrés n’ont ni les codes visuels des films Marvel Studios, ni leur ton. Ici, John C. Reilly nous présente une bande de hors-la-loi de l’espace, les uns après les autres. Soyons honnêtes : on lorgne plus vers la comédie de science-fiction aussi barjot que possible que du ton dramatique des autres films Marvel Studios. Le film semble aussi beaucoup moins « tous publics » que le reste de ce qui a été lancé jusqu’à présent. Et il est intéressant de constater que cela fait partie de la phase 2 du Marvel Cinematic Universe, alors que la scène-test d’Ant-Man montrée l’an dernier semble partager la même sensibilité. A titre personnel, j’ai eu des échos de Farscape dans le style « équipée sauvage intergalactique », même si les comparaisons n’ont pas long feu. Le panel s’est conclu avec un teaser de Avengers 2 reprenant quelques répliques-clés des précédents films Marvel, et déformant le casque d’Iron Man pour donner…. celui d’Ultron. Cela semblerait confirmer que le créateur involontaire d’Ultron dans la suite du film de superhéros le plus rentable de tous les temps n’est autre que Tony Stark. Il est dommage que Whedon ne se soit pas expliqué davantage sur scène, attendant un chat le lendemain sur Marvel.com pour révéler quelques-unes des directions prises par son scénario. Cela sert à diminuer la valeur d’exclusivité et informative des panels du Hall H ; les studios préfèrent lâcher de courts teasers-surprise et laisser la salle exploser.

Il n’en reste pas moins que le panel Marvel, tout comme l’ensemble de ce 20 juillet 2013 a entériné la suprématie du Hall H de San Diego comme fenêtre ouverte sur les blockbusters et films de genre de demain. Et cela, ça vaut bien 8 heures d’attente (et une insomnie).

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