
Underwater : quand Hollywood boit la tasse
Par 10 000 mètres de profondeur, Kristen Stewart et Vincent Cassel affrontent de drôles de bestioles aquatiques. Au fond de l’océan, personne nous entendra ronfler…
Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à dire ni à sauver d’Underwater, grosse série Z à 100 millions de dollars, mix raté entre Alien et The Abyss. Star et sex symbol du bouzin, Kristen Stewart – cheveux bonds et ras, brassière et culotte noire – déambule dans l’épave d’une station de forage sous-marin à 10 000 mètres de profondeur, fracassée par un tremblement de terre. Avec une poignée de scientifiques qui ont survécu, elle passe son temps à déambuler dans des passages et des orifices de plus en plus étroits, avant une petite balade au fond de l’océan dans l’espoir d’arriver à une autre station sous-marine abandonnée, pourtant en état de marche (c’est quand même du bol). Mais dans l’obscurité rodent de mystérieuses créatures…
Responsables de cette catastrophe industrielle, les « scénaristes » Brian Duffield (Divergente 2) et Adam Cozad (The Rian Initiative). De fait, les deux tâcherons copient/collent les meilleures séquences d’Alien et d’autres classiques, cisèlent des répliques pas drôles à l’insupportable T. J. Miller (Deadpool) que tu rêves de voir boulotter le plus vite possible par les bestioles, étirent les scènes au maximum et bavent leur morale à deux balles (la famille c’est bien, ensemble on est plus forts). C’est juste affolant de bêtise et d’un ennui abyssal (jeu de mots). Même dans mon aquarium, ça gigote plus…
Comme il n’a rien à filmer, le « réalisateur » William Eubank, aidé par le chef op Bojan Bazelli (A Cure for Life) et le directeur artistique Ravi Bansal (Elysium), se concentre sur les scaphandres high tech de l’équipage et la beauté païenne de Kristen Stewart. C’est peu et pas assez. Et c’est probablement pour cela que ce nanar aquatique, tourné en 2017 et oublié sur une étagère de la Fox, ne sort qu’en 2020…
A fuir.
Underwater
Réalisé par William Eubank
Avec Kristen Stewart et Vincent Cassel
Sortie en salles le 8 janvier 2020
On aura décidément tout BU…
Excellent
Critique dans le journal Le Progrès :
« Prenez Alien: le huitième passager de Ridley Scott, laissez passer quarante ans et toute la série des films de la saga. Prenez Abyss de James Cameron (1989) et laissez passer encore trente ans. Pour corser le tout, inspirez-vous de Godzilla, ses monstres revenus des entrailles de la planète et ses tremblements de terre.
Le troisième film du jeune américain William Eubank mixe tout un tas de films cultes et/ou blockbusters. Ce manque d’originalité (ou ces inspirations si on veut être positif) ne serait pas un problème si le film tenait la route à vingt mille lieues sous les mers de la science-fiction. Mais la réalisation est confuse (on ne comprend pas toujours ce qui se passe), les jump scares prévisibles (les comédiens roulent des yeux apeurés qui disent « attention danger »), les messages sont lourdingues (la fraternité, c’est bien, pomper les ressources de la planète, c’est mal).
Kristen Stewart est un clone de Sigourney Weaver quand elle était crâne rasé dans Alien 3. Elle est vaillante, courageuse, charismatique, mais elle ne réussit pas à faire remonter à la surface cette superproduction… qui fait plouf. »
Nous sommes d’accord…