
Upfronts 2016 : les choix de Guillaume
Cette semaine au Daily Mars, chaque rédacteur choisit trois séries parmi les nouveautés de la saison 2016/2017 et raconte ce que les premières images l’inspirent. Une façon de mettre en mots nos attentes et de mesurer la différence entre la promesse et la réalité, au moment de découvrir le pilote.
MacGyver (FOX)
Son nom fait vibrer la corde nostalgique de nombreux sériephiles. Les puristes iront jusqu’à l’appeler Angus. Quid de sa nouvelle incarnation ? À l’heure des grands retours, du grand recyclage, des héros ou des séries qui ne meurent plus, sa présence n’a plus rien d’une surprise. Mais est-ce que MacGyver est soluble dans notre époque ? C’est la grande question à laquelle devra répondre la série. Finie la guerre froide et l’ennemi russe (quoique), finis les dictateurs d’Amérique du Sud (quoique), la bande-annonce nous dévoile une origine story avec des terroristes (le nouveau visage de l’ennemi mondial) et une médiatisation importante. De héros discret et anonyme, MacGyver devient exposé, figure symbolique, avec ce petit côté effronté propre à la jeunesse.
À une époque où les geeks sont rois, quel sera le nouveau visage de MacGyver ? Au rayon des évolutions, la fondation Phoenix a laissé sa place à une task force. Pourquoi pas. La crainte serait de voir la série lorgner davantage du côté de Scorpion que de celui de MacGyver. Et le seul couteau suisse que l’on a pu voir est un horrible modèle en CGI affiché dans le titre.
Bull (CBS)
On a pu voir dans une série cette année combien la sélection d’un jury relevait d’un art délicat (American Crime Story : The People vs O.J. Simpson), à la fois brutal et sournois. Objet de toutes les convoitises, le juré devient un numéro dans une case, réduit à un résumé et bercé, au fil du procès, par le clapotis du doute. On ne sera pas surpris de voir Paul Attanasio (House) au générique. En prenant comme personnage principal, un spécialiste de l’analyse du jury, il poursuit un geste similaire à celui du policier-médical : un homme intelligent réduit ses semblables à des produits.
Il y a quelque chose de séduisant et dangereux dans le profil de la série : une psychologie simpliste et réductrice et la répétition d’un mécanisme qui conduit à quelque chose de plus grand. La bande-annonce est longue et dévoile beaucoup (trop), où l’on devine une construction très « Housienne » (l’épiphanie révélatrice). Le docteur misanthrope nous manquait, peut-être que ce Bull possède les armes pour combler le vide ?
Conviction (ABC)
Chercher dans les défaillances du système judiciaire, le chemin de sa rédemption ? C’est le programme en sous texte que la (longue) bande-annonce nous dévoile. Prototype de l’anti-héros comme on en voit plein aujourd’hui, Hayley Atwell devra sortir son épingle du jeu pour, non seulement croire à son personnage mais le sortir d’un tout-venant problématique aujourd’hui. Le nom de Liz Friedman rassure. À son tableau de chasse, nous pouvons trouver Xena, Jessica Jones, Elementary, House… une belle collection qui démontre une certaine expertise dans le domaine.
Et on a envie d’y croire à cette femme pleine de contradictions, de démons au sein d’une structure qui montre les limites de la culpabilité. Les « affaires du jour » en mode miroir ont fait les beaux jours de House. La répétition martelait ainsi son message et finissait par construire un personnage en réaction. Nous verrons si la série décide d’exploiter ce même égoïsme philanthrope.