Upfronts 2016 : les choix de Yann
Cette semaine au Daily Mars, chaque rédacteur choisit trois séries parmi les nouveautés de la saison 2016/2017 et raconte ce que les premières images l’inspirent. Une façon de mettre en mots nos attentes et de mesurer la différence entre la promesse et la réalité, au moment de découvrir le pilote.
Pitch (Fox)
Imaginez que la Ligue professionnelle de Football, chez nous, participe à une série pour Tf1 mettant en scène une femme rejoignant une équipe de ligue 1 ? Quelque soit ses qualités propres, il n’est pas difficile d’imaginer les nombreux débats qui pourraient éclore lors de la diffusion de ce récit.
Si la comparaison à ses limites (Foot et Base-ball étant bien différents), Pitch va forcément faire naître des discussions dès la rentrée prochaine et c’est déjà une belle victoire (sauf accident de couteau suisse, MacGyver ne déclenchera aucun débat de société).
Alors bien sûr, il y a toute la portée féministe que cela présuppose, mais aussi – et c’est sûrement là que mes attentes seront les plus grandes – la description d’une vocation sportive pour une femme d’aujourd’hui. Si Pitch pouvait reprendre le flambeau abandonné par Friday Night Lights, nous serions nombreux à l’encourager !
The Mick (Fox)
A priori, une jeune femme à la cool et fauchée qui se retrouve dans un environnement aisé et coincé, ça n’a rien de très original. On peut notamment la comparer avec The Nanny (Une nounou d’enfer) voire Unbreakable Kimmy Schmidt par exemples. Pourtant, cette bande-annonce enjouée donne le ton d’une comédie bien barrée.
C’est que, voyez-vous, The Mick est façonnée par des gens biens ! Elle est écrite par les frangins John et Dave Chernin qui sévissent habituellement pour le compte de It’s Always Sunny in Philadelphia (FXX). Comédie dont est issue également Kaitlin Olson, ici dans le rôle titre de Mackenzie “Mickey” Murphy. Enfin, c’est réalisé – du moins pour le pilote – par un metteur en scène inspiré : Randall Einhorn (Wilfred, Fargo). Il n’est pas certain que The Mick soit un aspirateur à audience mais je me vois bien suivre les déboires de Mickey en fin de saison.
Pure Genius (CBS)
Le drama médical est un grand classique du format sériel. Si aujourd’hui, Grey’s Anatomy fait preuve d’une belle longévité, peu de nouveau titre parvienne à convaincre durablement à travers ce genre. Au-delà de ce constat, le parti pris de Pure Genius qui consiste à confronter le milieu hospitalier aux avancées de la recherche est attirant, du moins sur le papier.
Car dans la réalité de cette bande-annonce, c’est bien plus nébuleux. Cet aperçu assez long (plus de 5 minutes) nous fait de l’esbroufe avec des écrans tactiles partout, puis nous fait miroiter des exploits médicaux et, in fine, introduit l’émergence d’un récit dramatique sous-jacent. Si on met de côté le potentiel de séduction de la série qui s’en trouve fortement dilué, je regrette qu’il n’y soit pas vraiment question de la démarche scientifique. Sans assommer le téléspectateur avec des détails compliqués, The Knick a démontré – dans le contexte particulier d’un récit d’époque – que l’on pouvait apporter un commentaire pertinent sur l’exercice de la médecine. Le créateur de la série, un certain Jason Katims (Parenthood, FNL, The Path) pourrait nous surprendre mais ces premières images n’en laissent malheureusement rien présager.
