Warhammer: Vermintide II : Who you gonna call? Ratbusters!

Warhammer: Vermintide II : Who you gonna call? Ratbusters!

Note de l'auteur

Depuis quelques années, les fans de l’univers Dark fantasy de Games Workshop sont aux anges avec une succession de supers jeux comme les deux Warhammer Total War (critiques ici et ici), Man O’War Corsair (critique ici) et le premier Vermintide (critique ici). Sorti il y a déjà trois ans, ce dernier reprenait avec brio la formule Left 4 Dead, c’est-à-dire un jeu de coopération à quatre dans lequel les joueurs devaient traverser un niveau en faisant face à une horde d’ennemi. Toujours développé par le studio suédois Fatshark, également responsable des bons jeux d’action War of Roses et War of Vikingscette suite de Vermintide n’est pas là pour révolutionner le genre. Les développeurs ont intelligemment préféré repartir sur les excellentes bases du premier opus en essayant de corriger ses petits défauts. Résultat, Warhammer Vermintide II est probablement l’un des meilleurs jeux coop à l’heure actuelle. Fatshark a définitivement franchi un cap et s’est invité dans la cour des grands studios. 

À l’heure glorieuse des Battle Royale égoïstes comme PUBG ou Fortnite, l’arrivée d’un jeu exclusivement coop comme Vermintide II fait un bien fou. Popularisé en 2008 par Valve avec le légendaire Left 4 Dead, le genre s’est pourtant limité depuis à seulement quelques jeux comme le superbe Killing Floor ou les célèbres modes zombies des Call of Duty. Pour résumer, Vermintide est un jeu d’action en vue subjective qui échange les traditionnels AK-47 et autres Desert Eagle pour des épées et armes à feu old school comme les arquebuses. Pour faire la comparaison, le gameplay de base est au final relativement proche d’un Elder Scrolls ou du moins connu Dark Messiah of Might and Magic avec pour résultat des combats en mêlées arcades et extrêmement dynamiques.

Vermintide II est un jeu relativement facile à prendre main, le joueur doit alterner entre des attaques rapides, des attaques lourdes ou des parades, donc jusque-là rien de bien compliqué. Reprenant la fameuse loi de Bushnelleasy to learn and difficult to master, le soft de Fatshark s’avère terriblement dur à maîtriser avec une immense courbe de progression. Les combats dans Vermintide II nous offrent une profonde satisfaction, un sentiment de puissance rarement égalé dans un jeu vidéo. Il y a un véritable souffle épique qui se dégage du titre de Fatshark, charger épée à la main et plonger au beau milieu d’une horde de skavens assoiffés de sang ne vous laissera sûrement pas de marbre et vous fera même hérisser le poil. Tout comme le premier opus, Vermintide II ne fait clairement pas dans la dentelle et propose une expérience viscérale, brutale et sanglante. La tension permanente et le rythme haletant ne vous laisseront jamais tranquille. Préparez-vous à essuyer plus d’une fois la sueur de votre front et à subir des poussées d’adrénalines lorsque votre coéquipier hurlera dans son micro « dos à dos » ou les mots qui font peur : « attention Engeance du Chaos ».

L’équipe avant tout, tout le temps

Pour cette suite tant attendue, Fatshark a décidé de reprendre le sympathique casting du premier Vermintide. C’est donc avec plaisir que nous retrouvons Viktor Saltzpyre, répurgateur et chasseur de sorcières du Saint Ordre des Templiers de Sigmar, Kerrilian, elfe sylvain et ancien Waywatcher d’Athel Loren, Markus Kruber, soldat impérial d’Übersreik, Bardin Goreksson, un nain ranger des Montagnes Grises et Sienna Fuegonasus, mage pyromane du Collège Flamboyant d’Altdorf. Ces Avengers version Warhammer ont tous un gameplay, des compétences et un arsenal uniques. Chaque héros correspond plus au moins à un style de jeu pour former au final une équipe plus ou moins complémentaire. À noter que contrairement au premier opus, la progression se fait maintenant au niveau du personnage joué et non plus du profil général du joueur. Histoire d’étoffer un peu plus le contenu sans toutefois ajouter de nouveau héros, les développeurs se sont inspirés du jeu de rôle Warhammer pour introduire un système de carrière. Désormais, nos cinq héros ont chacun trois classes au gameplay vraiment différent avec des armes/compétences exclusives.

La spécialisation de son personnage est d’une importance capitale dans Vermintide II, puisque chaque joueur aura un rôle bien précis dans son équipe. À la manière des MOBA comme League of Legends ou Dota 2, il faut faire attention aux choix des autres joueurs, non seulement au niveau du personnage/carrière joué, mais aussi de l’équipement. Pas de panique, avant le lancement d’une mission, toute l’équipe se retrouve dans une forteresse faisant office de hub pour discuter stratégie, synergies et choix des armes. L’inventaire et les talents ont un impact direct sur notre rôle dans l’équipe et notre façon de jouer : contrôle de horde, élimination des ennemis spéciaux, tank, soutien, etc. N’oubliez pas, l’esprit d’équipe est plus que nécessaire dans Vermintide II, il est indispensable au même titre que le chat vocal entre les joueurs. Plus que jamais, ce second opus est un jeu difficile qui demande une cohésion de groupe, de l’investissement et du teamplay sérieux. Punitif, sans pitié voire cruel, Vermintide II ne vous fera aucun cadeau. Éloignez-vous trop du groupe et c’est la mort assurée. Jouez là façon Rambo sans vous préoccuper de vos coéquipiers et c’est la mort assurée. Même le niveau de difficulté le plus bas vous donnera du fil à retordre, vous êtes prévenus !

Plus grand, plus beau et surtout plus difficile

Les cartes de Vermintide II ont bénéficié d’un excellent level design, un véritable bond en avant par rapport aux niveaux très fermés du premier opus. Les développeurs ont repris certaines idées des derniers très bons DLC de Vermintide pour nous proposer des cartes beaucoup plus grandes et surtout plus ouvertes. Cette ouverture propice à l’exploration et aux chemins alternatifs est une nouveauté plus que bienvenue. Pour cette nouvelle aventure, le joueur devra parcourir treize niveaux divisés en trois arcs narratifs qui se rejoignent pour un final dantesque. Les efforts du studio pour apporter une diversité dans les objectifs et la progression des niveaux sont particulièrement visibles et appréciables.

Vermintide II reprend également les quatre paliers de difficulté du jeu d’origine : recrue, vétéran, champion et légende. À l’inverse de la majorité des jeux, chaque niveau de difficulté représente ici un vrai challenge par rapport au précédent, il vous faudra du temps et de la patience avant de vous lancer dans une partie en mode légende. En augmentant la difficulté, les ennemis sont non seulement plus nombreux et font beaucoup plus de dégâts, mais le friendly fire devient actif forçant le joueur à revoir complètement son style de jeu s’il ne veut pas coller malencontreusement une flèche dans le derrière de son coéquipier. Même les réanimations en cas de mort deviennent extrêmement limitées ; finis les sorties héroïques en mode Jon Snow ou les affrontements épiques à un contre un face à un troll. Si augmenter la difficulté ne vous suffit pas, vous pouvez également tenter les « actes héroïques » qui changent certains paramètres comme la vitesse d’apparition des hordes ou d’ennemis spéciaux histoire de corser un peu plus les choses. L’appât du gain peut être tentant, car accomplir une mission via les actes héroïques offre de bien meilleures récompenses. Toutefois, je vous conseille vivement de finir d’abord le jeu en mode recrue avant de vous y attaquer, vous me remercierez.

Plus on est de fous, plus on rit

Suite directe, l’histoire du jeu reprend exactement à la fin du premier Vermintide pendant la Fin des Temps. Malgré une résistance acharnée, la cité impériale d’Übersreik a fini par tomber sous les assauts répétés des skavens. Lors du prologue, nous découvrons que nos cinq héros sont emprisonnés dans les geôles du clan Fester et que ces derniers ont pactisé avec les Rotblood, une tribu du Chaos nordique vouant un culte au dieu Nurggle. Sous les ordres du chef Rasknitt, les skavens ont construit un portail magique pour faire venir l’armée du chaos de Bodvarr Ribspreader de Norsca au cœur des terres de l’Empire, près de la cité-forteresse d’Helmgart.

Les skavens, ces immondes rats mutants, ne sont donc plus les seuls ennemis de votre petite bande d’exterminateurs professionnels. Comme attendu, Vermintide II introduit donc les forces du Chaos venant tout droit de la froide Norsca. Cette dangereuse alliance élargit considérablement le bestiaire auquel le joueur doit faire face en même temps qu’elle multiplie les dangers. Sorciers de Nurggle, maraudeurs du Chaos, hordes de fanatiques, guerriers du chaos, ces vikings barbares s’avéreront particulièrement coriaces. Mais ce n’est pas tout, puisque le terrifiant ogre skaven du premier opus fait non seulement son retour, mais il est accompagné par ses nouveaux petits amis dont la terrible Engeance du Chaos, les Trolls de Bile ou l’horrible Stormfiend du clan Skryre. Dernière nouveauté, chaque arc narratif se termine dans une arène pour un combat titanesque contre des boss. Toujours aussi brutale, l’IA génère aléatoirement les vagues et types d’ennemis que vous allez combattre. Cette mécanique permet d’avoir à chaque mission une expérience presque unique et empêche les joueurs de créer en amont un plan parfait.

Souffrances et récompenses

Mal équilibré et frustrant, le système de loot du premier opus a été complètement revu. Fatshark a visiblement pris en considération l’avis des joueurs en facilitant grandement la distribution du butin en fonction du personnage que vous jouez. À la fin de chaque mission réussie, votre score global, qui prend en compte plusieurs paramètres, donnera au joueur une loot box dont la rareté correspondra à votre résultat. Plus votre score est élevé, plus vous avez de chance d’avoir de l’équipement rare. Avant de vous mettre en colère, je vous rassure tout de suite. Non, il est impossible d’acheter des loot box avec de l’argent réel. Dans Vermintide II, les loot box sont payées par votre sueur et pas votre porte-monnaie. Il est également possible d’augmenter vos chances en ramassant pendant les parties certains objets comme les Tomes ou les Grimoires Skavens. Bien cachés, ils poussent les joueurs trop avides à explorer de fond en comble la carte quitte à trop s’attarder à un endroit. De plus, les Tomes privent les joueurs de l’unique emplacement réservé aux potions de vie tandis que les Grimoires réduisent d’un tiers la vie de toute l’équipe. Vous voulez des meilleures récompenses ? Préparez-vous à souffrir !

Côté graphismes, Vermintide II frappe un grand coup avec une superbe direction artistique fidèle à l’univers glauque et sale de Warhammer Fantasy Battle. L’ambiance apocalyptique qui se dégage du titre est toujours aussi bien retranscrite. L’impact des flèches, les os qui se brisent sous les coups de hache, les fourrures calcinées des skavens, les corps mutilés… Pas de doute possible, nous sommes bel et bien dans un jeu Warhammer ! Pour la musique, le talentueux compositeur Jesper Kyd (Assassin’s Creed, Hitman, Borderlands…) est de retour pour cette suite et nous délivre une excellente bande-son qui renforce encore plus le côté épique du jeu.

Conclusion

Vous l’aurez compris, Warhammer : Vermintide II est un excellent jeu, même s’il n’est pas exempt de quelques petits défauts. À l’heure actuelle, il y a toujours des problèmes avec le matchmaking. Il est pour le moment impossible de kicker un troll (plutôt rares) ou un joueur avec trop de lag. Comme souvent à la sortie d’un jeu, il y a également un léger souci d’équilibrage entre les héros. Mais tout cela devrait être corrigé très prochainement lors de futures mises à jour, Fatshark ayant déjà promis l’introduction de serveurs dédiés et un rééquilibrage entre les différentes classes.

Au final, cette suite consolide et améliore en tous points le premier opus. Encore plus nerveux, Vermintide II est le jeu de coop ultime et une superbe expérience à partager avec ses amis. Si les fans de l’univers de Games Workshop et de ses figurines sont d’office conquis, le dernier titre de Fatshark plaira également aux amateurs de jeux en coopération et à ceux qui recherchent du challenge à la Dark Souls. Le studio suédois a déjà annoncé l’arrivée prochaine de DLC payants et gratuits, et au vu de la qualité des DLC du premier Vermintide, je me ne fais aucun souci. La communauté commence déjà à spéculer sur la prochaine faction ennemie, que ça soit les Comtes Vampires avec leurs sbires morts-vivants ou les hordes d’Orcs et Gobelins. L’avenir de la série s’annonce brillant et un hypothétique troisième opus ne serait pas une surprise. Dernière nouveauté et pas des moindres, les développeurs vont ouvrir le jeu aux mods et j’ai vraiment hâte de voir le résultat ! Sorti pour le moment uniquement sur PC (bientôt sur consoles), Warhammer : Vermintide II est déjà une réussite comme en témoignent les très bonnes ventes sur Steam. C’est un succès mérité pour Fatshark qui nous livre pour seulement 30 euros un jeu indé d’une incroyable richesse qui n’a rien à envier aux productions AAA.

Warhammer: Vermintide II

Développeur : Fatshark
Éditeur : Fatshark
Prix : 28 €

Partager